6.1 Acquisition à la sortie précoce Une sortie est considérée comme précoce si elle a lieu en moins de quatre ans, et normalement avant tout financement en capital-risque. Il se peut qu’il y ait une ou deux rondes d’investissement providentiel, et la valeur de sortie est habituellement inférieure à 20 M$. Un grand acquéreur comme Facebook ou Apple effectueront plus de 200 petites acquisitions privées par année – soit une moyenne de 4 par semaine. Ils réussissent à le faire assez rapidement, sans diligence excessive ou de problèmes, une fois que la décision est prise. Par conséquent, si une compagnie est bien structurée pour la sortie, les acquéreurs ont des modalités assez standards pour ces petites transactions et ne perdent pas beaucoup de temps à négocier. Plus de 45 % de toutes les sorties sont effectuées pour moins de 10 M$. Cela signifie qu’une sortie rapide peut constituer une excellente option pour 30 % des transactions d’investisseurs providentiels avec une évaluation préinvestissement de moins de 2 M$. Ce peut également être une bonne affaire pour 20 % des transactions qui se situent dans la marge de 2 à 4 M$. Même si un multiple de 1,5 à 2,5 fois la mise ne semble pas extraordinaire, il peut s’agir du double ou du triple du taux de rendement interne (TRI) d’un portefeuille moyen si la sortie se fait rapidement. Par exemple, un multiple de 2,5 fois la mise de fonds en aussi longtemps que 5 ans donnerait tout de même lieu à un TRI ou à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 20 % - un bon rendement, si on le compare au TRI d’un portefeuille moyen de 27 %. Une sortie précoce en moins de deux ans commence à être une proposition très alléchante. (Consultez le tableau du tout début, à la page 13.) « Une grande partie de ce que nous savions au sujet des sorties a changé au cours des 5 à 10 dernières années. La structure de notre économie a changé. Il n’y a jamais eu autant d’acheteurs avec autant d’argent ciblant les petites acquisitions. Je pense que l’histoire décrira cette période comme un âge d’or pour les entrepreneurs et les investisseurs providentiels. Il n’a jamais été aussi facile de créer des compagnies précieuses au moyen d’un si petit capital, et de les vendre de façon précoce, pour des montants aussi élevés. » (Basil Peters, module 108 de la NACO Academy) Dans ce module de NACO, M. Peters soulève les nombreuses bonnes raisons de viser une sortie précoce et donne plusieurs exemples sur la façon de planifier, de solliciter de multiples soumissionnaires et d’exécuter de bonnes sorties pour avoir des rendements ciblés de 5 fois la mise de fonds. Il suggère que les compagnies embauchent un spécialiste en fusions et en acquisitions qui serait payé jusqu’à 50 000 $ pour son travail et qui recevrait aussi une prime de réussite de 6 à 12 %. Il fait remarquer que si une compagnie manque le moment idéal de sortie, il y a d’importantes probabilités (qu’il estime à 50 %) qu’il n’y ait
pas du tout de sortie, pour plusieurs raisons : • Surinvestissements par les capital-risqueurs • Compétition • Atteinte aux droits de propriété intellectuelle • Élan négatif • Vagues de consolidation
Les brevets sont des larmes à double tranchant. Ils sont un outil précieux pour améliorer l’évaluation préinvestissement et la valeur de sortie de la compagnie. Cependant, cette valeur globale pourrait décroître au fil du temps si vous attendez trop longtemps. Si une grande compagnie commence à porter atteinte aux droits de propriété intellectuelle, la situation entraîne tout simplement de grandes dépenses et vous aurez à passer beaucoup de temps à défendre vos brevets. Par la suite, la valeur de ces derniers peut vraiment chuter et réduire la valeur de sortie ultime de la compagnie – encore une autre raison pour laquelle certains investisseurs providentiels préfèrent les sorties précoces.
94 Un guide pratique aux investissements providentiels
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