Vous pourriez avoir besoin de votre réserve de liquidité pour plusieurs raisons. Cette réserve vous permettra de négocier une meilleure transaction et de voir votre participation moins diluée lors des rondes de financement subséquentes si vous avez fait un co-investisse- ment selon les mêmes modalités que les nouveaux investisseurs. La grande majorité des entrepreneurs et des investisseurs providentiels sous-estiment le montant d’argent dont ils auront besoin. Si une entreprise manque soudainement d’argent, la dernière chose que vous voulez est d’essayer de lancer la prochaine ronde de financement lorsque l’entreprise éprouve des problèmes. Si vous avez 2 M$ à investir, vous devez envisager d’en placer la moitié dans 20 entreprises, soit environ 50 000 $ en moyenne par entreprise. Si vous pensez conserver tous vos place- ments pendant cinq ans, cela signifie que vous ferez au moins quatre transactions par an. Par contre… Ceci ne me semble pas pratique. Bien qu’il s’agisse d’un bon conseil et que ce dernier soit valide sur le plan mathématique, un investisseur providentiel qui est prêt à investir 2 M$ n’aura probablement pas la discipline nécessaire pour répartir l’investissement du premier million sur cinq ans. Il est plus probable qu’après avoir connu un flux de transactions convenable, deux choses se produiront : 1. Il commencera à découvrir de très bonnes occasions et décidera de se lancer dans plus de quatre transactions – si cela ne se produit pas pendant la première année, cela se produira presque certainement pendant la deuxième. 2. Il voudra investir plus de 50 000 $. C’est particulièrement vrai quand il fait ses débuts dans le monde de l’investissement providentiel alors que les fonds disponibles sont plus importants. Si les occasions sont bonnes, les investisseurs providentiels se convaincront qu’ils peuvent investir 50 000 $, la différence pour passer à 75 000 $ ou à 100 000 $ est moindre que la première tranche de 50 000 $. C’est pour cette raison qu’un grand nombre d’investisseurs providentiels épuisent leurs ressources avant d’être renfloués par les sorties. Les investisseurs providentiels ont de la difficulté à respecter leurs objectifs (s’ils en ont), car s’ils sont convaincus qu’une transaction est bonne et qu’il n’y en a pas de meilleure (pour le moment), ils se disent tout naturellement que si elle mérite de 25 000 $ à 50 000 $, pourquoi ne mériterait-elle pas de 75 000 $ à 100 000 $? D’autres facteurs entrent en ligne de compte au moment de décider du montant à investir : • les « affinités » interpersonnelles avec le fondateur ou l’équipe; • il ne reste qu’un petit montant à investir pour conclure la transaction; • l’expérience et les connaissances de l’investisseur providentiel dans l’industrie; • la nature du produit et les débouchés commerciaux; • les co-investisseurs; • la propriété intellectuelle; • le concept fait l’objet d’une course vers les marchés; • les liquidités sont importantes (p. ex., une sortie partielle ou complète vient de se produire; une prime a récemment été versée). — Frank Erschen , membre fondateur, Golden Triangle Angelnet
24 Un guide pratique aux investissements providentiels
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