Un guide pratique aux investissements providentiels

Presque toutes les équipes de diligence raisonnable suivent une liste de vérification détaillée pour s’assurer de ne rien oublier (consultez les documents types en ligne de NACO pour avoir plusieurs bons exemples en anglais). Par contre, comme l’indique Kirk Hamilton dans le module Adding Value Through Due Diligence (valeur ajoutée grâce à la diligence raisonnable), ne gaspillez pas le temps des gens en posant des questions et en faisant remplir des formulaires qui ne servent à cocher des cases sur une liste de vérification. Vous vous y perdrez, et vous exaspérerez les responsables de l’entreprise! (Kirk Hamilton) Quand faut-il signer une entente de confidentialité? La grande majorité des investisseurs providentiels ne signeront jamais une entente de confidentialité juste pour voir un plan d’affaires. Quand on considère la responsabilité associée à une telle entente avant même de savoir si l’occasion nous intéresse ou non, le jeu n’en vaut pas toujours la chandelle. Certains investisseurs providentiels et capital-risqueurs signeront toutefois de telles ententes pour des vérifications diligentes techniques ou dans certaines situations particulières, comme des brevets provisoires ou l’inspection des codes de source. Tout entrepreneur qui n’arrive pas à préserver ses secrets pendant une présentation aux investisseurs manifeste tout simplement un manque d’expérience et de professionnalisme trop important pour être digne d’un investissement. La diligence raisonnable ne se borne pas à la tâche de cocher des cases ou de signaler les problèmes possibles. En effet, une diligence raisonnable efficace aide à nouer des liens de confiance entre les investisseurs et les entrepreneurs, et jette des fondations solides pour une collaboration à long terme. Frank Erschen confirme : « Soyez prêts à rencontrer l’imprévisible. Lorsqu’on investit dans une entreprise en démarrage, le concept de divorce n’existe pas. Un investisseur providentiel peut choisir d’arrêter d’alimenter son placement, ou encore de ne pas réinvestir, mais aucun règlement n’est possible. Par contre, les sociétés émettrices ne peuvent pas simplement tourner le dos aux investisseurs. Elles ont des obligations envers leurs actionnaires et leurs créanciers. Le seul scénario où le concept de divorce est envisageable est en cas de cessation, si les actifs sont divisés. » En prenant le temps d’apprendre à bien connaître les membres de la société émettrices, on améliore les négociations, on veille à l’harmonie entre les parties intéressées et on se prépare à bien appuyer l’entreprise à l’avenir. « Je préfère passer une semaine à essayer de vendre leur produit qu’à suivre une démarche de vérification traditionnelle. Quand on travaille avec les gens, côte à côte, et qu’ils nous voient comme un véritable partenaire d’affaires, on en apprend beaucoup plus sur l’équipe et l’entreprise. C’est ce que j’appelle “vérifier de l’intérieur” » (Mike Crill, cité dans Maher). Selon Benton Leong, le processus de diligence raisonnable a plusieurs objectifs ultimes : • Il mène à la négociation des conditions.

• Il aide à établir l’évaluation. • Il renseigne l’entrepreneur.

• Il jette les fondations des futurs liens. • Il veille à l’harmonie entre les parties. • Il permet de déterminer à quel point le PDG est ouvert aux suggestions.

Quand la vérification va trop loin La « diligence excessive » nuit à l’éventuelle société émettrice en perdant du temps à répéter sans cesse les mêmes problèmes et à chercher la petite bête. Certains capital-risqueurs « prédateurs » signeront une lettre d’intention avec une entreprise afin de recueillir de l’information d’importance pour les concurrents, soit leurs sociétés émettrices actuelles. Après avoir gaspillé le temps de l’entreprise et avoir pris connaissance des plans et droits de propriété intellectuelle de cette dernière, les « prédateurs » annoncent qu’ils ne procéderont pas à l’investissement.

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